• Pourquoi calcule-t-on la capacité d'un navire en 'tonneaux" ?

    Dans l'antiquité on assurait le transport du vin, de l'huile, en jarres et en amphores. Elles avaient une contenance uniforme et ainsi le nombre d'amphores embarquées permettait l'évaluer la capacité du chargement. L'amphore était l'unité usuelle de mesure de la capacité d'un navire. Seul problème : leur fragilité.
    Au Moyen Age, le tonneau de bois remplaca l'amphore. Il contenait surtout du vin, l'une des denrées essentielles des échanges maritimes. Les relations commerciales de ce type étaient surtout florissantes entre Bordeaux et l'Angleterre, c'est pourquoi le tonneau bordelais fut pris pour mesure de capacité. Les barriques de vin remplissaient entièrement la cale et constituaient ainsi la capacité que pouvait contenir le navire. "Tonneau" devint le terme courant de référence.

    Pourquoi calcule-t-on la vitesse d'un navire en "noeud" ?

    Inialement, on utIlisait un morceau de bois au bout d'une longue corde (le loch) que l'on lancait à la mer; on mesurait la longueur de corde déroulée pendant un temps déterminé (fort probablement la durée d'une prière ou d'une formule établie que l'on récitait) pour apprécier la vitesse du navire.
    A partir du XV siècle, on a ajouté des noeuds à intervalles réguliers sur la corde; il ne restait plus qu'à compter le nombre de noeuds déroulés pendant un temps donné, ce qui donnait le nombre de noeuds à l'heure.

    Pourquoi et comment est née l'assurance ?

    Les "Galées" (bateaux légers, maniables et destinés au cabotage), chargés de marchandises précieuses, faisaient l'objet de bien des convoitises; d'ou l'obligation (édictée par des ordonnances maritimes) pour ces navires de voyager de conserve par "seurté" (pour etre plus forts en cas d'attaque, et pour récupérer les biens et les hommes de l'autre galée si celle-ci venait à couler).
    Dans ce besoin de "seurté" naquit au XII siècle "asseurté", "assecuration", "asseurance", qui nous a donné "assurance". De la marchandise à tout ce qui composait la galée (jusqu'aux voiles, aux clous, et meme la paie sde l'équipage), tout était assuré.

    Pourquoi le "passe-port" n'est-il pas nommé "passe-douane" ?

    A la fin du XII siècle, un duc de Bretagne eut l'idée de monnayer sa protection et "vendant la sécurité aux marchands", moyennant une sorte de péage, destiné à l'entretien de la police des mers locales.Les nefs et les biens à leur bord se trouvaient "asseurés du droit de noblesse", à savoir protégés contre les corsaires, les hommes de guerre ou ... les naufrages provoqués oar les gens du littoral. Il était alors remis au navire une petite charte scellée appelée "bref" ou "brieux", qui prit rapidement le nom de "passe-port" et se généralisa à toutes les frontières, maritimes et terrestres.
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  • Pourquoi pirates et marins portaient ils des boucles d'oreilles ?

    Rien de décoratif, les pirates étaient rarement coquets ! L'explication en est que l'or était la seule monnaie d'échange des gens de mer.
    Les vols à bord étant monnaie courante (si on peut dire), on mettait sa fortune à ses oreilles, pour etre sur de l'avoir toujours avec soi (et de pouvoir dormir sur ses deux oreilles !) Le moment venu, il ne restait plus qu'à pratiquer le troc.

    Pourquoi le corsaire n'aimait pas etre traité de pirate ?

    Cruel prédateur des mars, le pirate ne craignait ni Dieu, ni diable, il agissait pour son propre compte et s'attaquait sans scrupules à tout batiment se présentant en mer.

    Le corsaire ou "cursanius" qui prit forme au moment des croisades, était un particulier qui se mettait au service de l'Etat: il n'agissait qu' en temps de guerre et ne s'attaquait qu'à l'ennemi (faute de quoi, il était condamné à dédommager ses victimes). Cete occupation saisonnière pouvait meme l'amener à exercer une autre profession par temps de treve, comme ce fut le cas pour Marti Cedrelles, corsaire l'été et bucheron-charpentier l'hiver. Corsaires comme pirates partaient en mer pour faire "la course", d'ou l'expression qui nous est restée: "courser" quelqu'un.

    Pourquoi la confusion entre "flibustier" et "boucanier" ?

    Le flibustier, qui appparut sur la mer des Antilles; était un corsaire "courant sus l'Espagnol".

    Le boucanier sillonnait les mers d'Amériques. Il ne faisait pas plus de "boucan" que les autres lorsqu'il attaquait un navire. Son nom étant tout simplement dérivé de "boucanage" manière de traiter la viande transmise par les Indiens; car à l'origine, le boucanier était un chasseur de boeuf sauvage, que la raréfaction du gibier avait contraint à se lancer dans la piraterie.

    Pourquoi dit-on qu'on "veille au grain"

    Contrairement à la connotation que d'aucuns lui donnent, l'expression "veiller au grain" n'a pas de rapport avec le grain des poules, mais avec le grain, coup de vent subit et violent et de courte durée.

    Pourquoi dit-on "pendez-les haut et court"?

    C'est simple : on pendait haut" afin que le pendu soit vu de loin, et l'on pendait "court" afin déconomiser la corde puisque, selon l'expression répandue, un pendu ne valait pas la corde pour le pendre.

    Pourquoi le commandant sombre-t-il avec son navire ?

    Nous avons tous en tete l'image véhiculée par le cinéma du commandant qui sombre avec son navire, les yeux perdus dans le lointain...
    En fait, selon les lois maritimes du Moyen Age, le "patron" était responsable de son navire et de sa cargaison (humaine et marchande). Si le navire venait à couler, le commandant devait répondre de son incompétence au cours d'un procès déshonorant. Voilà pourquoi il préférait sombrer avec son navire...

    Pourquoi le drapeau pirate s'appelle-t-il "Jolly Roger?

    Les premiers pirates arboraient "pavillon rouge", qui annoncait "la mort pour tous" ou "pas de quartier".
    On l'appela le "joli rouge" en raison de sa couleur sang. Les anglais transformèrent "joli rouge" en "Jally Roger", nom que le drapeau garda par la suite, malgré ses modifications. En effet, les pirates prirent l'habitude d'apporter leur touche de fantaisie au drapeau: tete de mort sur tibias croisés, sur sabres croisés, tete de mort de face, de profil avec bandana et boucle d'oreille, la mort avec sa faux, le patron trinquant avec la mort, le sablier, etc...
    Le "pavillon noir" avec tete de mort sur tibias croisés et sablier (qui symbolise le peu de temps pour se décider : se rendre ou mourir) fit sa première apparition dans les Caraibes au XVIII  Siècle. Il était arboré par un pirate francais.


    Extrait du livre : "Le pourquoi des choses"
    Origine des mots, expressions, et usages curieux
    Anne Pouget aux Editions du "Cherche Midi
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